Un contrôle strict du mini-prêt à la consommation sous peu ?

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Dépenses imprévues, envie de voyage soudaine, quelques dizaines ou centaines d’euros à débloquer sous peu ? Soumis à un besoin d’argent pressant, les consommateurs peuvent s’orienter vers une option de crédit à la consommation particulière : le mini-prêt. Généralement, il se propose sans justificatif, rapide et pour de petites sommes. Pour éviter les risques autour de ces mini-prêts, toutefois, de nouvelles règlementations sont en réflexion au sein de la Commission Européenne.

Crédit à la consommation : qu’est-ce qu’un mini-prêt ?

Pour s’éviter tout risque de surconsommation ou de surendettement, tout consommateur se doit d’être au fait des particularités des crédits qu’il cherche à demander. Selon ses besoins ou le projet qui nécessite d’être financé, en effet, la solution banquière pourra tout à fait se différencier. Par exemple, quand il s’agit d’une consommation, tel que l’achat d’une voiture ou la rénovation énergétique de son habitation. L’individu pourra en prime faire une demande de crédit affecté ou non affecté.

Dans le premier cas, l’argent est prêté pour un achat spécifique et des factures seront à donner pour justificatif. C’est le cas, souvent, des prêts automobiles. Autrement, il s’agit de prêts non affectés. Ceux-ci ne sont pas dépendants d’un achat particulier. Aussi, le consommateur peut très bien emprunter une somme pour couvrir des dépenses comme des vacances à La Réunion sans avoir à se justifier. Afin de définir au mieux le crédit à la consommation adapté à son projet, il est recommandé de réaliser des simulations, par exemple sur des sites de courtiers tels que Meilleurtaux.

Si les solutions habituelles des crédits à la consommation proposent des financements allant de 200 à 75 000 euros, certains organismes offrent également des mini-crédits. Ces derniers concernent toutes sommes inférieures à 200 euros. Ils peuvent également s’organiser en crédit affecté ou non affecté. Les fonds, selon les banques, peuvent être déboursés très rapidement. Parfois même dans les 48 h, sinon les quelques minutes qui suivent la demande. Le souci de ces prêts à faible montant, contrairement aux crédits à la consommation classique, tient de l’absence de juridiction qui les encadre.

Un taux d’intérêt abusif sur les mini-prêts ?

Cette proposition de déblocage express, sur de petites sommes, semble être une solution idéale. Pour les individus aux dépenses imprévues, en tout cas, avoir recours à ces organismes peut rapidement devenir un réflexe. C’est précisément ce que craint l’Union Européenne. Ses inquiétudes sont dédoublées à cause du flou juridique qui encadre les mini-prêts. L’association UFC-Que-Choisir s’est d’ailleurs penchée sur le sujet. Elle pointe du doigt une pratique qui peut se révéler néfaste pour le consommateur.

D’après les études de marché réalisées, certains organismes débloquant des mini-prêts n’hésitent pas à proposer des taux d’intérêt abusifs. Ils proposent ainsi des tarifs avec des taux allant de 100 à 2000 % d’intérêts. Sans surprise, ces taux dépassent largement celui d’usure. Pourtant, cette pratique douteuse pour le consommateur n’est pas illégale. En effet, la législation encadrant les prêts à la consommation ne concernent pas les sommes inférieures à 200 euros. La législation actuelle réglemente uniquement les prêts de plus de 3 mois, allant de 200 à 75 000 euros, selon l’article L312-1 du code de la consommation.

Bientôt un encadrement strict des mini-prêts en Europe

La Commission Européenne a par conséquent déposé fin mai une proposition rectifiant la directive 2008/48/CE. C’est celle encadrant à ce jour les crédits à la consommation. Elle impose la présentation d’un contrat en bonne et due forme. Dans celui-ci, doit entre autres figurer la présentation de tous les frais, l’enquête sur la solvabilité du consommateur. Ce dernier possède en prime un délai de rétractation de 14 jours sur tous les emprunts concernés. L’objectif de cette modification est d’intégrer toutes sortes de prêts, cette fois-ci, à la directive.

Par conséquent, peu importe le montant ou la raison de l’emprunt, le consommateur devrait être protégé de la même manière. Cela devrait prévenir les organismes de prêts, entre autres, de proposer des crédits à taux dépassant le seuil d’usure. Pour tout individu moins au fait des risques liés à un crédit, cet encadrement strict permettrait d’assurer un emprunt sécurisé. Du moins, un prêt qui ne pousse pas à un surendettement.

Habitudes consommatrices : les prêts sont tendances

Si la modification des réglementations liées à ces mini-prêts sans justificatifs tient au Parlement et au Conseil européens, c’est aussi à cause des changements sur le marché. Sans surprise, les derniers mois ont vu une hausse exponentielle des achats réalisés en ligne. Il est plus facile que jamais de dépenser en quelques clics. De nombreux organismes de crédits rapides mettent même en avant le principe du ‘buy now pay later’, soit ‘achetez maintenant, dépensez plus tard’.

Au Royaume-Uni, par exemple, le gouvernement a même dû mettre une interdiction à une campagne publicitaire réalisée par une plateforme de mini-crédits. La démarche marketing poussait en effet les consommateurs à des achats non nécessaires, impulsifs, en ayant recours à des crédits rapides. Plusieurs plateformes n’hésitent pas non plus à s’associer à des célébrités pour surfer sur des tendances en ligne et mettre en avant ces prêts. Toutefois, cette pratique n’est pas censée devenir anodine. Le nouvel encadrement européen permettrait donc définitivement d’empêcher toute dérive, côté prêteur comme consommateur.

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