À partir de juillet, les petites surfaces classées F et G verront leur notation améliorée grâce à une nouvelle mesure gouvernementale concernant le calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE). Selon une étude exclusive de PriceHubble révélée par BFM business, cette réforme profitera principalement à ces habitations défavorisées sur le plan énergétique.
Pour 81% des logements G, rien ne change
D’après PriceHubble, seulement 2% des logements de classe G en dessous de 40m2 vont passer au rang E grâce aux ajustements et ne seront plus considérés comme inefficaces sur le plan énergétique. Cela permettra probablement à ces logements d’augmenter leur valeur sur le marché, mais avec des travaux supplémentaires, le saut de plusieurs classes pourrait être largement apprécié. Pour cela découvrez le coût d’un saut de 2 classes de DPE.
17% gagneront uniquement un point de notation en passant à la catégorie F, ce qui retarde les obligations de rénovation de seulement 3 ans, car ces logements seront également interdits à la location dès 2028.
Pour l’écrasante majorité des petits logements G, soit 81%, il n’y aura aucun changement dans leur note DPE.
Logements classés F : Les grands gagnants
En réalité, les grands bénéficiaires des ajustements seront les propriétaires de studios et de logements deux-pièces classés F. Selon PriceHubble, 33% de ces biens vont passer à la catégorie E voire supérieure.
180 000 logements verront leur notation améliorée
Dans des villes comme Marseille, Lille, Strasbourg et Bordeaux, on observe environ un quart de logements G en moins suite aux ajustements.
À l’inverse, Lyon, Nantes, Grenoble et Paris ont proportionnellement moins de logements concernés par les changements, où environ 80% des petits logements G ne verront pas leur note modifiée avec la nouvelle méthode de calcul.
Pour ce qui est des logements F, les changements seront beaucoup plus significatifs à Rennes. Si vous prévoyez d’améliorer votre bien, vous aurez encore quelques années devant vous avant de devoir réaliser des rénovations.
Achat opportuniste : Doit-on se précipiter pour acheter un petit logement F ou G avant le 1er juillet ?
Stéphane Desquartiers, de La Maison de l’Investisseur, conseille aux acheteurs opportunistes de se précipiter pour acheter un petit logement classé F ou G avant le 1er juillet.
Les maires des grandes villes ont certainement poussé un soupir de soulagement en apprenant la décision du gouvernement de revoir la méthode de calcul des diagnostics de performance énergétique pour les petites surfaces, souvent classées F et G.
Cette réforme offre l’espoir que certains biens immobiliers pourront rester sur le marché, surtout face à une demande excédant déjà largement l’offre.
Dans la région Île-de-France, cinq des dix villes avec plus de 90 000 habitants affichent la proportion la plus élevée de passoires thermiques, selon une étude réalisée par Hello Watt, basée sur les données de l’Ademe.
Près de la moitié de tous les logements en Île-de-France pourraient être interdits à la location. Paris arrive en tête, avec 42% de logements classés F et G, composés principalement de petites surfaces.
Rénovation énergétique : Un défi de taille en Île-de-France
En octobre 2022, l’Institut Paris Region avait déjà tiré la sonnette d’alarme avec une étude intitulée « Sans travaux de rénovation énergétique, près de la moitié des logements en Île-de-France seront bientôt interdits à la location ».
Les contraintes architecturales rendent difficile d’envisager la rénovation de tous les logements énergivores en seulement dix ans dans la capitale.
Dans certaines régions comme le Nord de la France, où l’isolation extérieure se heurte à des exigences de préservation pour les maisons en brique, il y a aussi des difficultés.
Dans les stations de ski, 38% des logements sont classés F et G. À l’horizon 2034, sans compter ceux classés E, les trois quarts d’entre eux pourraient être interdits à la location, souligne Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM).
Les passoires thermiques moins fréquentes dans le Sud
À l’inverse, le sud du pays comprend moins de passoires thermiques. Ainsi, parmi les départements méditerranéens comptant le moins de logements F et G, on retrouve l’Aude, le Gard et le Var avec seulement 10% de biens concernés ; l’Hérault et les Bouches-du-Rhône affichent un taux de 9%.
Malgré sa réputation de logements dégradés, Marseille ne compte que 10% de passoires thermiques au sein de son parc immobilier.