Un chef d’entreprise décidé à se retirer pour profiter pleinement d’une retraite bien méritée a préféré privilégier l’acquéreur plutôt que le prix dans ses critères pour vendre sa société. Il l’a donc cédée en Scop à ses employés.
Une entreprise pas comme les autres
Le domaine d’activité d’ASCA, Agencement Sécurité Créations en Aluminium, en fait d’emblée une société atypique. Cette entreprise, spécialisée dans les profilés aluminium, se positionne sur un marché de niche qui connaît une faible concurrence. L’essentiel de sa clientèle est constitué d’entreprises du secteur industriel, principalement dans le nucléaire, avec la construction de vestiaires pour le personnels, ou d’enceintes de confinement. Créée il y a vingt ans, ASCA compte aujourd’hui 35 employés.
Un patron prévoyant
Dominique Bouillon, le fondateur et patron d’ASCA, a annoncé son intention de prendre sa retraite à ses employés il y a déjà deux ans. Devant leur inquiétude, il a réuni les cadres et les salariés les plus anciens pour une réunion, afin de leur faire une proposition. En effet, réticent à l’idée de vendre à un grand groupe qui ne se soucierait pas du sort de ses salariés, il a eu l’idée de vendre ASCA en Scop (Société coopérative et participative, où les salariés sont les associés majoritaires ) à ses employés. Il a effectué des recherches et il a ainsi pu leur proposer un plan déjà bien dessiné.
En plus de leur céder l’entreprise, il est même prêt à leur consentir une remise importante sur le prix de vente. Après deux semaines de réflexion, les employés acceptent sa proposition. L’aventure peut commencer. Le plan d’intéressement mis en place par Dominique Bouillon quelques années auparavant permet alors aux employés de réunir les 300 000€ d’apport nécessaire à l’acceptation du dossier. Ils n’ont même pas eu besoin de recourir à un prêt personnel en ligne pour réunir la somme demandée.
Une vente préférentielle
Après une rencontre avec l’Union Régionale des Scop, ils commencent à constituer le dossier. Ce sont 27 salariés, sur les 35 que compte l’entreprise , qui s’engagent dans ce projet. Grâce à l’apport, les banques suivent le projet. Bpifrance, le Crédit coopératif et une autre banque fournissent le complément, à savoir 1,2 millions d’euros. L’ASCA a donc été vendue à ses employés, qui en sont devenus les principaux actionnaires, en décembre 2016, pour la somme d’un million et demi d’euros, soit un quart de moins que si Dominique Bouillon l’avait vendue à une entreprise extérieure.