Le Brexit n’en finit pas de connaître des rebondissements. Suite au référendum du 23 juin 2016, l’accord conclu entre Teresa May et l’UE pour une sortie au printemps 2019 avait été rejeté, repoussant la date de sortie au 31 octobre 2019. Une nouvelle fois, la sortie négociée par Boris Johnson a été décalée au 31 janvier 2020, après l’organisation d’élections générales anticipées le 12 décembre. Celles-ci permettront peut-être de sortir de l’impasse. Pendant ce temps, l’incertitude et la confusion liées au Brexit semblent avoir déstabilisé les consommateurs et investisseurs européens. Le Brexit aurait-il un coût économique ?
Le coût de l’incertitude
Tout blog d’information en parle : la confusion autour du Brexit a des retombées économiques et commerciales. Tandis que la sortie du Brexit fait craindre un retour des droits de douane et qu’un accord commercial peine à être trouvé, l’incertitude trace son chemin et crée un choc de la demande et de l’offre. En raison de cette incertitude, les entreprises anglaises tendent à réduire leurs investissements. Des économistes du Center for Economic Policy Research estiment même un coût économique du Brexit équivalent à 2.2 % du PIB et 3.4 % du PIB en 2019 pour la Grande-Bretagne. Ce qui induit un choc négatif pour les autres pays de l’UE également.
En l’absence d’accord de libre-échange, difficilement négociable étant données les positions des deux camps, les entreprises anticipent un impact négatif du Brexit avec une diminution des ventes et une augmentation des coûts financier et du travail. Sans un tel accord, les estimations du FMI et de l’OCDE tablent sur un coût avoisinant les 3 % du PIB pour la Grande-Bretagne et 0.5 % pour l’Europe continentale.
Il n’y aurait désormais plus de doute : du fait des hésitations anglaises, le Brexit coûte et continuera de coûter cher au Royaume-Uni, et, par lien de cause à effet, à l’ensemble des européens.
Une croissance en berne au Royaume-Uni
Tout ceci ne s’appuie cependant que sur des estimations et des observations d’experts. Tant que la Grande-Bretagne est dans l’Union Européenne et continue à échanger sans entrave avec les autres pays, les résultats au niveau économique ne sont pas catastrophiques. La réduction des investissements et le ralentissement économique touchent la plupart des pays développés. Le Brexit peut-il donc être pointé du doigt comme le responsable de la situation de la croissance britannique ?
Outre les dynamiques économiques globales, le ralentissement semble en effet particulièrement fort au Royaume-Uni, du fait de l’attente du Brexit. À titre d’illustration, le PIB de la Grande-Bretagne aurait connu une chute de 0.2 % lors du second trimestre 2019, tandis qu’il connaissait une hausse de 0.3 % en France. Dans l’industrie automobile, les sommes investies diminuent en continu depuis 2016.
Il ne reste plus qu’à attendre les prochaines échéances pour tenter d’éclaircir la situation.