Frontaliers et retraite en 2021 : ces Français partis travailler en Suisse

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En 2021, c’est plus de 191 500 travailleurs qui ont été enregistrés comme habitant en France et travaillant en Suisse. Si le système de cette dernière n’est pas toujours évidente lorsque l’on est frontalier, la Suisse semble pourtant bien être le nouvel eldorado. De la vie active à la retraite, zoom sur ces Français partis travailler en Suisse.

Travail en Suisse : les causes du départ

Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 191 500 Français qui vont tous les jours travailler en Suisse. Un chiffre qui enregistre une hausse de 85 % par rapport à l’année 2006. À cela rien de surprenant, car la première des causes est bien entendu le coût de la vie. Les Français sont attirés par les salaires suisses, mais préfèrent rester domiciliés en France, où le coût de la vie est moins chère. Par ailleurs, la Suisse est en pénurie de travailleurs dans de nombreux domaines tels que la médecine, le bâtiment ou l’horlogerie.

À l’heure où les soignants français réclament davantage de revenus, la Suisse semble être la solution idéale pour pouvoir exercer son métier, alléger ses horaires et boucler ses fins de mois. Les Français sont de plus en plus nombreux à traverser la frontière pour s’offrir une vie meilleure, une situation qui amène donc de plus en plus de travailleurs à bénéficier du système de retraite suisse.

Préparer ses vieux jours

La retraite : plus de temps, mais moins d’argent

Si les personnes âgées ont à ce moment de leur vie beaucoup plus de temps, nombreuses sont celles qui n’ont pas assez d’argent. La vieillesse entraînant des complications de santé, il convient donc de se préparer sa retraite et d’examiner au plus tôt sa situation.

En France, l’âge de la retraite est aujourd’hui fixée à 62 ans. Le système des retraites français repose sur trois niveaux : la retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire. Les deux premiers sont obligatoires, ils sont supervisés par l’État et l’employeur. Quant au troisième, il s’agit d’un système d’épargne destiné à se créer un capital pour compléter ses revenus et maintenir son niveau de vie.

À l’instar du système français, la Suisse possède différentes formes et différents niveaux de cotisations retraite à travers trois piliers. Pour tous les frontaliers, des professionnels peuvent renseigner sur le système de prévoyance des retraites suisses, et plus particulièrement sur le 3ème pilier. Ce dernier peut être nécessaire, surtout lorsque l’on souhaite profiter pleinement de sa retraite.

La situation des frontaliers France-Suisse

Le fonctionnement des trois piliers

Le système de retraite suisse possède un fonctionnement similaire à la France, sous trois piliers distincts :

  • Le palier 1 : la cotisation à ce palier est obligatoire dès lors que l’on vit et que l’on travaille en Suisse. Assurance vieillesse, assurance survivant et invalidité, elle permet de garantir le minimum vital pour toute la population.
  • Le palier 2 : obligatoire également, cette cotisation est soumise à tous les travailleurs suisses. Cette prévoyance professionnelle, ou caisse de pension, servira dans le cas d’un décès ou d’une invalidité. Elle a pour objectif de maintenir le niveau de vie habituel de tous les salariés. Une partie du 2ème pilier dépend cependant du bon vouloir de l’employeur.
  • Le palier 3 : ce troisième pilier est recommandé pour compléter les deux premiers piliers. Il permet de pouvoir bénéficier d’un capital à travers des solutions fiscales avantageuses.

Ce dernier est celui sur lequel miser pour bénéficier d’une retraite convenable. En effet, lorsque les deux premiers paliers ne suffisent plus à assurer les dépenses quotidiennes, il est important d’épargner et de se former un capital. Au sein du 3ème pilier, deux options s’offrent aux souscripteurs :

  • La prévoyance liée 3a : elle observe quelques contraintes, puisqu’elle ne permet pas de retirer son capital avant le début de la retraite (sauf exception), mais est une solution fiscalement privilégiée.
  • La prévoyance 3b : ce type de prévoyance est plus libre, car le souscripteur peut retirer tout ou une partie de son capital quand il le souhaite, sans aucune condition de revenus ou de statut. Il n’est cependant pas aussi avantageux au niveau fiscal.

Ouvrir ses droits en tant que travailleur frontalier

Pour tous les Français travaillant en Suisse, l’assujettissement au 1er et au 2ème palier est automatique. Par ailleurs les frontaliers sont également libres de souscrire au 3ème pilier pour capitaliser et bénéficier d’une réduction d’impôts avantageuse.

Tous les frontaliers travaillant en Suisse ne sont pas soumis au même système de retraite. Pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie dans le pays, c’est le système Suisse qui s’applique. Les salariés ont alors automatiquement cotisé pour le 1er et le 2ème pilier tout au long de leur carrière. Ce cas de figure n’est pas le plus répandu, nombreux sont ceux qui ont travaillé en France avant de travailler en Suisse. Dans ce cas-là, il faut s’intéresser aux deux systèmes de retraite, car la cotisation a été effectuée dans les deux pays.

Du côté français, il faut procéder à l’ouverture de sa pension retraite. Une cotisation d’au moins un trimestre dans le pays est nécessaire pour y avoir droit. Pour pouvoir effectuer sa demande de retraite, il faut désormais s’adresser à la CARSAT, un guichet unique destiné aux travailleurs frontaliers qui ont cotisé aussi bien en Suisse qu’en France.

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